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samedi 2 mai 2020

Confinement des coeurs...


"Bonjour mon amour, 
Parfois j'ai l'impression que ce bonjour matinal est un éternel recommencement, banal en soi et pourtant l'expression qui te dit : "ma journée sera bonne juste parce ce que tu m'as lue et que tu me réponds"...
Ce sentiment diffus d'être reliée à toi l'espace d'un instant, le temps de 7 lettres conjuguées.
Il est si pauvre ce bonjour, désuet lorsqu'il est écrit sans le geste qui l'accompagne !
Ponctué de baisers ardents serait meilleur, bien meilleur !
Il aurait la force, l'énergie qu'il transporte dans le feu de l'action.
Ah comme cette action là me manque !
Cette distance cruellement imposée qui empêche ce rapprochement des corps... Ce chuchotement des coeurs et nos souffles mêlés...
Il n'y a plus que cela à faire, s'écrire au hasard des pensées qui s'égarent et se croisent souvent.
Des mots brefs traduisant nos envies, nos désirs délicieux dans le souvenir...
Je me rends compte alors de la pauvreté des mots qui ont leur limite.
Ils sont la distance, les points de suspension que le toucher ne peut atteindre.
Ce toucher essentiel dans l'expression des sentiments, la mise en oeuvre des émotions qui tenaillent au plus profond de nos êtres.
La traduction subtile de nos vibrations qui s'entremêlent et dansent.
T'écrire : "tu me manques" traduit la frustration qui m'assaille. Tu ne peux que la déceler mentalement. Mais sa force, son déchirement comment pourrais-tu les ressentir si ce n'est dans nos retrouvailles, au premier contact vibrant d'amour ?!
Se voir par caméras interposées ne remplace en rien la proximité de nos chairs avides de contacts et pourtant c'est la seule action qui nous est offerte. Elle a le mérite de prolonger l'attente et le désir. De m'accrocher à cet amour que j'ai pour toi et lui permettre de brûler de mille feux, d'entretenir la flamme.
Alors je vis en souvenirs, en instantanés passés. Dans l'imaginaire et l'attente de te revoir, me jeter dans tes bras sécurisants et me lover dans ta chaleur réconfortante.
Mon âme bien que connectée à la tienne te cherche et se réfugie dans l'espoir.
Cet espoir est bien la promesse de jours meilleurs et attendus.
Il ne me quitte pas et j'en prends bien soin, car sans lui plus rien n'existe, plus rien n'a d'intérêt.
Je ne peux qu'exprimer ce que je ressens mais toi comment le vis-tu ? Quels seraient tes mots ?
C'est là un mystère lorsque l'écriture n'est plus un art à la mode, qui prend aujourd'hui tout son sens.
Il y a trop de silences, de non-dits, de gène qui assaille et emprisonne les mots.
La boucle est fermée. Il faudrait réinventer les mots, les belles phrases, les élans du coeur à l'encre bleue sur un parchemin parfumé de sentiments vrais et intenses.
Se laisser flotter dans l'immensité des phrases qui se succèdent et traduisent autant que possible la rage d'aimer et d'être aimé, les déclarations intimes presque murmurées qui ébranlent. Qu'attendons-nous pour libérer nos propres pensées et les mots qu'elles escortent ?
Un florilège de lettres bien articulées, ficelées en rose pour adoucir la douleur du manque.
Ce manque qui porte ton prénom !" 

Marisa F (02/05/2020)
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