Photo prise sur le net
Contez
fleurette !
Assise sur
un banc de pierre, sylphide éthérée, votre visage délicatement penché sur votre
ouvrage, mon cœur s’est arrêté
Mon âme tressaillit,
je vous reconnaissais et je hâtais le pas de peur qu’à mes yeux vous ne vous
dérobiez
Durant ce
cheminement interminable je vous détaillais pour graver votre image maintenant
adorée
Votre corps
gracile joliment camouflé sous ce corsage léger et cette robe fine indiscrète à
souhait
Le vent
léger et le parfum de l’air ajoutaient à cette journée printanière une note
très particulière
Les fleurs
renaissaient si délicates, pareilles à votre nuque tendue que maintenant je
convoite
J’entrevoyais
vos mains, longues et fines, qui aux miennes emprisonnées deviendraient câlines
Vos jambes
que je devine longues, croisées gracieusement, sont à mes yeux sensibles un bel
enchantement
Mon cœur se
sert pourtant, vous ne m’avez pas regardé alors que je vous dévore languissant
mon aimée
Aura-t-il
remarqué mon regard charmé, lorsque sur son charisme charmant je me suis
arrêtée ?
A l’instant
même où je le vis je crus défaillir tellement sa beauté irradiait de son sourire
D’ailleurs à
qui à quoi sourit-il ? Je ne peux lire dans ses intimes pensées, cela sera
sans doute à sa belle fiancée
Son allant
et sa prestance me sont un gage de confiance et j’ose espérer qu’il vienne s’asseoir
à mes côtés
Pourtant je
replonge bien vite, le visage rougissant de confusion, sur ce livre maintenant
bien inintéressant
Les lignes
se brouillent à mes yeux inattentifs, mon esprit divague et mon corps s’alanguit,
je ne sais plus qu’attendre un signe de lui
Le temps a
suspendu son envol et je me sens isolée, perdue dans ce désert de l’âme
abandonnée
Du coin de l’œil
je le vois enfin, est-ce là un signe du destin ? Il ralentit, je n’entends
que son pas crissant sur le gravier bruyant, dans cette sinueuse allée faite
pour les amants
Excusez mon
audace, belle demoiselle, me permettez-vous de grâce qu’à vos côté je me place ?
De quelle
époque est-il ? Je me sens si troublée par ce langage subtile et
délicieusement désuet
Il reste
planté là attendant mon invitation, mais ma gorge se sert restant muette à sa sollicitation
La panique
me prend, le visage cramoisi, n’ayant pas prévu cette entrée en matière, je
répondis :
Prenez place
monsieur, je vous en prie, même si la bienséance en ces temps nous l’interdit…
Marisa FOURÉ (25/04/2013)
Tous droits réservés
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Jeune habitante de la ville de Nérac, fille d'un jardinier du château, elle connut le futur roi Henri IV et eut une aventure amoureuse avec celui-ci dans les années 1571-1572. Lorsque le roi la quitta, la légende veut qu'elle se noya de désespoir dans un lavoir. C'est de cette légende que vient la célèbre expression « conter Fleurette »
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