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jeudi 25 avril 2013

Contez fleurette !

Photo prise sur le net

Contez fleurette !


Assise sur un banc de pierre, sylphide éthérée, votre visage délicatement penché sur votre ouvrage, mon cœur s’est arrêté

Mon âme tressaillit, je vous reconnaissais et je hâtais le pas de peur qu’à mes yeux vous ne vous dérobiez

Durant ce cheminement interminable je vous détaillais pour graver votre image maintenant adorée

Votre corps gracile joliment camouflé sous ce corsage léger et cette robe fine indiscrète à souhait

Le vent léger et le parfum de l’air ajoutaient à cette journée printanière une note très particulière

Les fleurs renaissaient si délicates, pareilles à votre nuque tendue que maintenant je convoite

J’entrevoyais vos mains, longues et fines, qui aux miennes emprisonnées deviendraient câlines

Vos jambes que je devine longues, croisées gracieusement, sont à mes yeux sensibles un bel enchantement

Mon cœur se sert pourtant, vous ne m’avez pas regardé alors que je vous dévore languissant mon aimée

Aura-t-il remarqué mon regard charmé, lorsque sur son charisme charmant je me suis arrêtée ?

A l’instant même où je le vis je crus défaillir tellement sa beauté irradiait de son sourire

D’ailleurs à qui à quoi sourit-il ? Je ne peux lire dans ses intimes pensées, cela sera sans doute à sa belle fiancée

Son allant et sa prestance me sont un gage de confiance et j’ose espérer qu’il vienne s’asseoir à mes côtés

Pourtant je replonge bien vite, le visage rougissant de confusion, sur ce livre maintenant bien inintéressant

Les lignes se brouillent à mes yeux inattentifs, mon esprit divague et mon corps s’alanguit, je ne sais plus qu’attendre un signe de lui

Le temps a suspendu son envol et je me sens isolée, perdue dans ce désert de l’âme abandonnée

Du coin de l’œil je le vois enfin, est-ce là un signe du destin ? Il ralentit, je n’entends que son pas crissant sur le gravier bruyant, dans cette sinueuse allée faite pour les amants

Excusez mon audace, belle demoiselle, me permettez-vous de grâce qu’à vos côté je me place ?

De quelle époque est-il ? Je me sens si troublée par ce langage subtile et délicieusement désuet

Il reste planté là attendant mon invitation, mais ma gorge se sert restant muette à sa sollicitation

La panique me prend, le visage cramoisi, n’ayant pas prévu cette entrée en matière, je répondis :

Prenez place monsieur, je vous en prie, même si la bienséance en ces temps nous l’interdit…


Marisa FOURÉ (25/04/2013)
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1 commentaire:

  1. Jeune habitante de la ville de Nérac, fille d'un jardinier du château, elle connut le futur roi Henri IV et eut une aventure amoureuse avec celui-ci dans les années 1571-1572. Lorsque le roi la quitta, la légende veut qu'elle se noya de désespoir dans un lavoir. C'est de cette légende que vient la célèbre expression « conter Fleurette »

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